samedi 26 septembre 2015

Iran : de la culture à l'agriculture

LA CULTURE PERSE

     Je suis resté un mois en Iran, et j'ai eu l'occasion de découvrir la très riche culture de ce pays, d'Esfahan à Persepolis en pasant par Mashhad.

     Venant de Turquie, Tabriz est ma première destination. Pas nécessaire d'apprendre le Farsi, dans la région de l’Azerbaïdjan iranien, où est situé la ville de Tabriz, la langue est toujours le Turque. Je pars assez vite pour Téhéran. En venant de Tabriz, l'arrivée par le Nord-Ouest de Téhéran me montre une ville en pleine expansion, je n'ai jamais vu autant de grues et de bâtiments en construction. La ville compte près de de 9 millions d'habitants, 14 avec ses alentours. L'intérêt de la capitale iranienne repose principalement dans ses nombreux parcs et son bazars. La ville n'a pas de centre historique à proprement parlé.







     J'ai aussi visité le mausolée de Khomeini, le guide de la révolution de la République islamique d'Iran. Habituellement plus adepte des vieilles mosquées, je dois dire que l'intérieur du bâtiment m'a plutôt impressionné. Les lumières, les miroirs, le dôme donnent une impression d'architecture contemporaine plutôt qu'islamique. Malheureusement, il est interdit de prendre des photos à l'intérieur du mausolée.



     Je descends ensuite dans le Sud du pays. Sur la route d'Esfahan, je m'arrête à Kashan et profite d'un café internet pour trouver un logement pour le soir suivant. Je trouve par la même occasion un hébergement pour le soir même ; le gérant du café internet m'invite chez lui.

     J'arrive le lendemain matin à Esfahan. Très riche en histoire, ce sera la ville qui m’enchantera le plus en Iran. J’arrive un vendredi dans la ville, jour férié pour les musulmans. Je profite ainsi de l’ambiance ce soir-là de la grande place. Celle-ci est entourée de deux mosquées, d’un palais et de nombreux bazars vendant tous sortes d’objets fait main. Je me fais inviter par une famille à boire le thé. Rencontrer les gens ici est plus que simple, bien souvent ce sont eux qui font le premier pas. Je reviendrais le lendemain pour visiter les monuments de la grande place, mais je serais vite déçu, tout est payant et de l’ordre de 3 à 4 €. Être dans une ville comme Esfahan en voyageant à petit budget est assez frustrant. Le nombre de bâtiment intéressant est important, mais mon budget ne me permet pas d’en visiter plus d’un ou deux. Je reste tout de même trois jours dans cette ville avant de partir pour Shiraz.



Place Naghsh-e Jahan avec la mosquée du Sheikh Lutfallah

     Shiraz sera visité beaucoup plus rapidement. Je commence un peu à me lasser des grandes villes et est hâte d'être à la campagne. Je suis venu dans cette ville surtout pour visiter Persepolis, et sur ce point je ne suis pas déçu. Les ruines sont très bien conservées, la précision des gravures est impressionnante.

Persépolis





     Je remonte ensuite sur Téhéran pour récupérer mon visa turkmène, en passant cette fois par Yazd, ville au milieu du désert. Je suis pris en auto-stop par un camion avec deux chauffeurs à bord, un qui dort, l'autre qui conduit. Ils peuvent ainsi conduire 24 h/24. Cependant, j'apprendrais que le chauffeur qui conduisait lors de mon trajet en auto-stop n'a pas le permis. Au beau milieu de la route, il crie "POLICE", recule le siège et se lève pour laisser la place à l'autre chauffeur, le camion roulant à 70 km/h à ce moment. Apparemment ils sont habitués à faire cela et rigoleront bien en voyant ma tête, plutôt surprise et inquiète.

     Une fois de retour à Téhéran, je vais à l'ambassade du Turkménistan avec une petite appréhension car le visa est rejeté régulièrement de manière totalement aléatoire. Je suis soulagé d'apprendre que je l'ai eu. Je pars dans la foulée pour Gorgan au Nord-Est de Téhéran. Plutôt fatigué je ne souhaite pas faire de stop et profite des tarifs intéressants des bus : pour 400 km je paye moins de 5 €. Si je vais à Gorgan, c'est en grande partie pour son université en agriculture dont je parle ci-dessous. Cependant, ma semaine passée à Gorgan a aussi été l'occasion de découvrir une région de l'Iran verte et montagneuse.



Tour de brique à Gombad



     Après cette semaine à découvrir une Iran plus rurale, je lève le pouce pour aller dans la ville sainte de Mashhad. Lors de ce trajet, je m’arrête pour une nuit à Shahrud. Je me renseigne auprès d'une personne s'il connaît une pension pas cher et me retrouve finalement une heure plus tard au repas de mariage de son frère. J'aurais quelques jours plus tard l'occasion d'assister à un autre mariage. J'ai apprécié ces moments, et n'ai pas pu m’empêcher de comparer avec un mariage en France. Les hommes et les femmes en Iran sont, lors du repas, séparés et la boisson principale est... le coca-cola. L'Etat islamique interdit de mélanger les hommes et les femmes lors du repas et l'alcool est interdite en Iran quelque soit l'occasion. Pour ces raisons le repas se termine à minuit et l'after-party se tient dans un lieu "secret" où se retrouvent les hommes, les femmes et les bouteilles de vodka.

Auto-stop en direction de Mashhad. Ici on ne lève pas le pouce, on tend la main.

     A Mashhad je visiterais le mausolée de l'Imam Reza. La ferveur qu'il y a à l'intérieur de ce lieu sacré pour les Musulmans Chiite est impressionnante. Le complexe est immense et une centaine de milliers de personnes y sont rassemblées, priant tous ensemble.

Mausolée de l'Imam Reza

Mon trajet en Iran. J'ai mis à jour la page Itinéraire avec les trajets des différents pays traversés.


L'AGRICULTURE EN IRAN

     Grâce au réseau CouchSurfing, j'ai récupéré des adresses d'étudiants voulant bien me rencontrer. Malheureusement, je ne pourrais pas visiter l'université car j'arrive lors de la période de vacances. Je visiterais notamment un élevage de poulets. En Iran, l’élevage de poulets est industriel, à l’échelle de ce que l’on peut voir en France. Cependant, les équipements sont beaucoup moins développés, et ne sont pas tellement adaptés aux chaleurs du pays, les poulets en souffrent donc. Les volatiles sont élevés durant 35 à 45 jours selon le poids voulus (en France environ 39 jours.)


     Les élevages de petits ruminants (chèvres et brebis) sont pour la plupart extensif, parfois dans les parties plus désertiques du pays. Les éleveurs sont, pour certains, nomades. Les Lors, par exemple, sont une ethnie vivant en Iran et au Pakistan et pour la plupart nomades et éleveurs de chèvres. Je n’aurais malheureusement pas l’occasion de visiter d’élevage laitier. Pour l’élevage de porc, ce n’est pas la peine d’y penser puisque cela est interdit.


Le pâturage est fait le plus souvent d'arbustes à très faible valeur alimentaire.

     Pour la production végétale, je remarquerais avant tout une diversité de produits bien plus importantes qu’en France. Il n’est pas rare de trouver 4 ou 5 variétés de melon, tomates ou pêches dans les bazars. Cette diversité est accompagnée d’une qualité gustative supérieure des produits. Dans les bazars, les fruits sont mûrs et prêts à être consommé, à l’inverse de la France où les produits sont cueillis bien avant maturité.

     Je visiterais aussi une ferme produisant des betteraves sucrières, orge, blé et avec un verger de pommes. Les pesticides sont utilisés principalement en fonction de l’analyse du technicien vendant ceux-ci. Je rencontrerais une personne travaillant dans une usine fabriquant des produits phytosanitaires, mais je n’arriverais à avoir que peu d’informations sur la consommation de ces produits en Iran. En Europe, des lois régissent l’utilisation de ces produits, je ne saurais pas ce qu’il en ait en Iran. Apparemment aucune analyse n’est jamais effectué pour savoir si les légumes ou fruits mis sur le marché contiennent des traces de produits phytosanitaires dangereux pour la santé.



     Au final, je suis un peu déçu car j’espérais en apprendre plus sur l’agriculture. J’ai un peu trop fait confiance au réseau CouchSurfing et n’ai pas fait suffisamment de recherches parallèles pour visiter des fermes. Je m’y prendrais autrement la prochaine fois. J’ai fait une recherche bibliographique sur internet, mais le peu d’informations trouvées dataient d’avant le blocus économique. Je ne saurais pas vraiment l’impact de celui-ci sur l’agriculture. Le second souci auquel j’ai été confronté est la barrière de la langue, il n’est pas facile (voire impossible) de trouver des paysans qui parlent anglais. Dans la campagne, lors de périodes d’attente en auto-stop j’ai eu l’occasion d’en croiser beaucoup et suis aller les voir. Ils sont aussi contents que moi de rencontrer quelqu’un d’étranger et autant frustré que notre dialogue s’arrête à des sourires et des politesses du genre : « Salam. Roubi ? » (Bonjour, ça va ?) Malheureusement, je sais que ce problème se poursuivra pour toute la traversée de l’Asie.

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