Après Istanbul et Bursa, je
continue ma visite des villes de Turquie en allant à Izmir. Il faut rappeler
que la Turquie compte 12 villes de plus d’un million d’habitants. Niassim me
prend en stop dans son camion et m’emmène depuis Istanbul quasiment jusqu’à
Izmir. Je dors le soir chez lui et il me présente à sa famille. Typique de
l’hospitalité turque.
Aylin, rencontrée sur
CouchSurfing m’accueille pendant mon séjour à Izmir. Je n’ai pas tant accroché
que cela avec cette ville. Mis à part son bazar, l’intérêt pour cette ville est
assez limité. J’y resterais tout de même 5 jours, pas pour Izmir, mais pour
l’ambiance dans la colocation d’Aylin. Fêtes, plages et détente, on se croirait
presque en vacances… (Je provoque bien sûr.)
Après ces 5 jours, je pars pour Pamukkale,
célèbre tufière. Cette concrétion de calcaire a été en partie creusée pour
en faire des bains du temps des Romains. L’eau y est naturellement chaude. La
ville antique de Hierapolis attenante à la tufière est tout aussi intéressante à visiter et beaucoup
moins touristique.
Je me dirige ensuite vers l’Ouest,
vers la non moins touristique Cappadoce. Le paysage est à couper le souffle. Ces
cheminées sculptées par le vent et la pluie ont pour certaines été creusées
pour y être habitées. Tous les guides touristiques conseillent d’aller dormir
dans un des nombreux hôtels qui ont emménagés dans les grottes. J’irais pour ma
part dormir dans une des grottes, mais gratuitement, à même le sol. Je serais
même réveiller par un guide à 7h du matin faisant visiter la grotte à une famille.
La deuxième nuit, je me
renseignerais pour dormir dans une mosquée, ayant entendu que cela était
possible. A la sortie de la mosquée j’explique donc au premier homme que je
vois, que je voyage à petit budget et que je ne peux pas me payer l’hôtel et lui
demande s’il est possible de dormir dans la mosquée. Il me répond que ce sera
difficile et appelle alors un ami pour trouver une solution. L’ami en question
me donne rendez-vous devant un hôtel. Il payera l’hôtel et me glissera en plus
50 Liras turques (environ 16 €) dans la main. Heureux sur le moment, la joie
laisse quand même place assez vite à la déception. J’ai un lit gratuit, mais je
ne connais rien de celui qui me l’a payé, je ne l’aurais vu que 5 minutes.
J’aurais préféré soit dormir dans la mosquée pour avoir une nuit plus original,
soit que l’ami qui m’a payé l’hôtel m’invite chez lui pour le connaitre. On a
eu en 5 minutes une « relation » où il n’a été question que d’argent,
même si me payer l’hôtel partait d’un bon sentiment.
Je décide pour la suite du voyage
de quitter les lieux touristiques pour m’enfoncer dans la campagne. Je pars
ainsi pour Çamardı et ai l’occasion de faire une randonnée d’une dizaine
d’heure et de 1 200 m de dénivelé dans les montagnes d’Aladağ. Je rencontre la
population locale, beaucoup plus conservatrice et traditionnelle que dans les
villes, mais tout aussi heureuse de rencontrer des étrangers. L’hospitalité
fait partie intégrante de leur culture.
Elevage de brebis dans les montagnes. Le pâturage est plus que maigre. |
Cabanes des gardiens de troupeaux |
Je monte ensuite à Ankara pour récupérer
mon visa ouzbek et prendrais une journée pour visiter la ville. Une journée de
perdue, car il n’y a absolument rien d’intéressant, juste une ville moderne où
tout tourne autour du business.
J’ai une semaine pour parcourir
les 1200 km qui me séparent de l’Iran. Beaucoup de gens me disent d’être
vigilant car l’Est de la Turquie n’est pas très sécurisée en ce moment. Les
combats entre les Kurdes du PKK (parti des travailleurs kurdes) et les militaires turques ont déjà fait
plusieurs morts. Les forces de l’armée bombardent les Kurdes en Irak et Syrie,
les membres du PKK se vengent donc en tuant des militaires et des policiers. Je passerais donc plus vers le
Nord, région plus sécurisée, mais pas épargnée par les combats. J’assisterais à
Sivas à un enterrement d’un militaire tué par un membre du PKK. Le parti n’est absolument pas bien vu par la population turque,
et notamment par les Kurdes qui les considèrent comme des terroristes.
Je traverserais pendant cette
semaine la campagne et surtout les montagnes, avec des cols à 2500 m
d’altitude. J’aurais aussi l’occasion de faire ma première expérience de
motoculteur-stop sur une quinzaine de km.
Je finirais ces derniers jours en
allant de villes en villes en essayant de privilégier les petites villes souvent plus accueillantes. Je
passerais ainsi deux jours dans la colocation d’Omer rencontré par hasard au
détour d’une rue alors que je cherchais un endroit où dormir dehors. Je finirais
par deux jours à Dogubayazit, au pied mont Aratat, plus grand sommet de Turquie,
et à 30 km de la frontière iranienne.
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